SANOFI : LA SANTÉ N'A PAS DE NATIONALITÉ !
Adressé à Sanofi
Description
Présentation de Sanofi :
Sanofi est un laboratoire pharmaceutique transnational et d’origine française dont les activités concernent les vaccins (14% des activités en France) ainsi que les produits de santé (86%). Numéro un mondial des vaccins et de la santé animale, c’est aussi le premier groupe français de l’industrie pharmaceutique : une boîte de médicaments sur six est commercialisée par Sanofi.
Principalement présente en France, États-Unis, Japon, Canada, Grande Bretagne Italie et Allemagne, l’entreprise, 1ère du CAC40 en 2013 en termes de capitalisation boursière (aujourd’hui 4ème), avec un chiffre d’affaires de 36 milliards d’euros en 2019.
Parmi les médicaments Sanofi, ceux-là font partie des plus connus :
- Aspegic
- Depakine
- Doliprane
- Ibupradoll
- Lysopaïne
- Maxilase
- Solupred
Les faits reprochés :
En mai 2020, alors que le monde traverse une épidémie virale et létale (Covid-19) et que les scientifiques cherchent à produire un vaccin efficace, Sanofi, le laboratoire pharmaceutique français, a annoncé qu’en cas de découverte de vaccin, la distribution de celui-ci se fera en priorité aux États-Unis “en raison de leurs investissements”. Dans son démenti, Serge Weinberg, le président du conseil d’administration de Sanofi, a déclaré que le vaccin ne serait pas “réservé aux Américains”. Dans ce genre de situation, les mots choisis ont un sens précis. Ce que Serge Weinberg annonce, c’est que les États-Unis n’auront pas l’exclusivité du vaccin alors que ce qui est reproché à Sanofi, c’est de leur accorder la priorité. Concernant la priorité, rien n’a été précisé, ce qui laisse entendre que celle-ci est accordée aux Américains. De plus, le premier ministre français Édouard Philippe a déclaré “[Serge Weinberg] m’a donné toutes les assurances nécessaires quant à la distribution en France d’un éventuel vaccin Sanofi”. Encore une fois, rien n’est démenti strictement quant à la priorité supposée des États-Unis sur la distribution de l’éventuel vaccin. De plus, il se pourrait que la demande soit largement supérieure à la capacité de fabrication ce qui pose davantage le problème de savoir dans quelles conditions le vaccin serait distribué.
Le directeur général de Sanofi Paul Hudson, en réaction aux indignations exprimées en France, a précisé que "Les Américains auront le droit à la plus importante précommande, parce qu'ils ont pris un risque pour financer ces recherches avant les autres, dès le mois de février". Selon Olivier Bogillot, le président de la filiale française de Sanofi, ces investissements américains atteindraient 226 millions de dollars (environ 208 millions d’euros). A titre de comparaison, l’État français verse 130 millions d’euros par an au groupe Sanofi sous forme de crédits impôts-recherches, ce qui est comparable, voire supérieur sur le long terme, aux sommes investies par les États-Unis. Cette somme est également 10 fois supérieure à ce que la France alloue à l’Agence Nationale de la Recherche. Ce besoin d’investissements n’a cependant pas empêché Sanofi de verser 4 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires, fin avril 2020. A titre de comparaison, cela représente 70% du chiffre d’affaires de la filiale vaccin de Sanofi (5,7 milliards en 2019). Quelques semaines plus tard, Sanofi négocie avec l’Union européenne pour des investissements à hauteur de 7,4 milliards d’euros.
Le discours entre ces dirigeants de Sanofi n’est pas exactement le même mais une certitude tend à se dégager : la distribution du vaccin potentiel semble se désintéresser des besoins sanitaires et ne répondre qu’à des intérêts économiques. De plus, compte tenu des investissements réalisés à la fois par la France mais également à venir par l’Union européenne, la justification jusqu’alors avancée semble fragile.
Il semblerait donc qu’un investissement opportuniste à court terme en temps de crise compte davantage que le milliard accordé par l’État français au cours de la dernière décennie. Ce dernier élément tend à renforcer le sentiment que les laboratoires privés font de la santé un véritable business et non une préoccupation d’intérêt général.
Les revendications des consomm’acteurs :
En société, comme en santé, il vaut mieux prévenir que guérir. C’est la raison pour laquelle les consomm’acteurs souhaiteraient que d’ores et déjà, des certitudes soient données quant à :
- L’annulation de la priorité accordée aux américains ;
- Une distribution égalitaire, sans aucune distinction de nationalité ou financière.
- Et que le potentiel vaccin soit officiellement attribué au régime des biens publics mondiaux.
Car nous, consomm’acteurs, considérons que dans une société mondialisée où tous les miracles sont possibles, la santé des uns ne vaut pas davantage que celle des autres. Il n’est donc pas concevable que certains aient une priorité d’accès au vaccin en raison de leur nationalité. Tel qu’il a déjà été déclaré par le président de la République française : “un vaccin contre le Covid-19 devra être un bien public mondial”. Le slogan de Sanofi est "L'essentiel, c'est la santé", il ne reste plus qu'à lui donner raison.
Question d’un consomm’acteur :
“Le boycott d’une industrie pharmaceutique, est-ce plus compliqué que d’habitude ?”
Réponse d’un représentant de I-boycott.org :
“Non, c’est exactement le même processus : il suffit de demander en pharmacie un médicament produit par un autre laboratoire que Sanofi. Si vous avez des doutes, votre médecin ou un pharmacien, tous deux professionnels de santé, saura vous conseiller des médicaments génériques tout aussi performants que les princeps".
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